Le 20 février 2025, Monsieur Syldie MANIREREKANA, Assistant du Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération au Développement, a ouvert un atelier de sensibilisation et d’échanges avec les représentants des institutions responsables des transferts monétaires en provenance de l’étranger. Cet événement, organisé par la Direction Générale de la Diaspora, de la Promotion de l’Emploi des Migrants, des Organisations Non Gouvernementales Étrangères et des Associations Sans But Lucratif Étrangères, visait à renforcer la contribution de la diaspora burundaise au développement national.
L’atelier a rassemblé des acteurs clés des transferts monétaires, offrant une plateforme d’échanges et de réflexion sur l’impact des envois de fonds sur l’économie du pays. Le gouvernement burundais considère sa diaspora comme un partenaire stratégique dans sa vision d’émergence à l’horizon 2040 et de développement à l’horizon 2060.
L’objectif principal de cet atelier était d’identifier et de quantifier les fonds envoyés par les Burundais vivant à l’étranger afin de mieux valoriser leur apport et d’encourager une participation accrue. Le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération au Développement a mis en avant plusieurs projets initiés par la diaspora dans des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé et l’éducation. Toutefois, l’absence de données précises rend difficile l’évaluation complète des flux financiers, soulignant ainsi la nécessité de promouvoir les envois de fonds par des canaux formels pour en assurer une meilleure traçabilité.
Dans sa présentation, l’ambassadeur Salomé, Directrice de la Diaspora a mis en exergue l’intégration de la migration dans les stratégies de développement du Burundi, en citant notamment la Politique Nationale de la Diaspora. Ces initiatives visent à renforcer les liens entre le gouvernement et les Burundais de l’étranger tout en facilitant leur réinsertion en cas de retour.
De son côté, Georges Ntangorane, Directeur des Études Économiques, de la Statistique et de la Coopération à la Banque de la République du Burundi, a souligné les principales motivations des Burundais vivant à l’étranger pour envoyer des fonds : le soutien familial, les investissements immobiliers et l’engagement dans des projets communautaires.
Les transferts de fonds s’effectuent via des canaux formels et informels. Si les virements bancaires et les services comme Western Union offrent sécurité et traçabilité, les canaux informels restent largement utilisés malgré les risques élevés qu’ils présentent. L’un des défis majeurs demeure l’identification des expéditeurs et la collecte de données fiables.
Pour améliorer la collecte et la traçabilité des fonds, plusieurs mesures peuvent être mises en place, notamment la création d’un système d’envoi de fonds à faible coût et une meilleure régulation des opérateurs de transfert. L’optimisation des systèmes d’envoi de devises est essentielle pour maximiser les bénéfices pour les familles et les communautés burundaises tout en réduisant les risques liés aux circuits informels.
Encourager la diaspora à privilégier les canaux formels permettrait non seulement d’améliorer la transparence et la traçabilité des fonds, mais aussi de renforcer la confiance entre les Burundais de l’étranger et leur gouvernement.