La Semaine de la Diaspora 2025 a été officiellement lancée le 29 juillet à Bujumbura par le Président de la République du Burundi, Son Excellence Évariste Ndayishimiye. Lors d’une séance de moralisation dédiée aux membres de la diaspora, le Chef de l’État a souligné l’importance capitale de cette communauté dans le développement du pays. Il a particulièrement interpellé les intellectuels burundais, les invitant à rompre avec certaines mentalités héritées du passé, à s’engager activement dans le travail, à accroître leur productivité et à mettre leurs talents au service de la Nation.
Dans cette dynamique de renforcement des liens entre le Burundi et sa diaspora, le Président a annoncé la création prochaine d’un service spécial à la Présidence, qui sera entièrement dédié aux questions liées à la diaspora. Il a également évoqué la mise en place prochaine d’une Agence de Lutte contre la Corruption et la Malversation, insistant sur le fait que ces fléaux freinent sérieusement l’essor économique du pays. Pour lui, le développement du Burundi passe inévitablement par l’unité nationale et une gouvernance exemplaire.
L’après-midi du 29 juillet a été marquée par une série d’exposés illustrant l’engagement croissant de la diaspora dans les efforts de développement. Parmi eux, l’intervention de Fablice Manirakiza, représentant de l’entreprise Ubaka Nation, a attiré l’attention. Il a présenté l’état d’avancement du projet de reconstruction du Marché central de Bujumbura, précisant que la signature imminente du contrat de construction marquera le début des travaux
Madame Jeanine Niyonkuru, Directrice Générale de la Planification au Ministère chargé des Finances, est ensuite revenue sur la place essentielle que la diaspora occupe dans la mise en œuvre des politiques économiques du pays. Son exposé a permis de mieux comprendre la manière dont les contributions des Burundais de l’extérieur s’insèrent dans les grandes orientations nationales.
Le 30 juillet, les échanges ont continué avec, entre autres, l’intervention de l’Ambassadeur Salomé Ndayisaba, Directrice de la Diaspora au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement. Elle a présenté une vue d’ensemble de la politique nationale en matière de diaspora, insistant sur la nécessité de bâtir une relation de confiance, de renforcer l’unité et la cohésion, mais aussi de mieux valoriser les transferts financiers. Pour ce faire, elle a souligné l’importance de mettre en place des mécanismes efficaces de traçabilité et de canalisation des fonds envoyés par les Burundais vivant à l’étranger.
L’apport économique de la diaspora a également été mis en lumière par Monsieur George Ntangorane, Directeur des Études à la Banque de la République du Burundi. Il a révélé que les transferts personnels, en majorité issus de la diaspora, représentaient 2,57 % du PIB en 2023, avec une ambition de les porter à 5 % en 2040, puis à 10 % en 2060, conformément aux objectifs de la Vision Burundi 2060. Selon lui, cette augmentation des flux financiers renforce la capacité des banques commerciales à soutenir l’investissement et la croissance.
Enfin, la question de la cohésion sociale au sein de la diaspora a été abordée par le Professeur Athanase Bakunda, appuyé de Monsieur Gabriel Rufyiri. Leurs interventions ont mis en exergue le rôle clé de cette cohésion dans la réussite des initiatives communes, qu’il s’agisse de transferts de compétences, d’investissements ou d’actions de solidarité. Ils ont rappelé que cette unité donne davantage de légitimité aux actions de la diaspora, tant vis-à-vis des autorités burundaises que des partenaires internationaux.