La 23ème  Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC

Le 1^er juillet 2023, à Libreville en République Gabonaise, s’est tenue 23^ème  Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.

Dans cette conférence, le Burundi était représenté par le Ministre des Affaires Etrangères et la Coopération au Développent Son Excellence Ambassadeur Albert SHINGIRO. Cette Conférence a été organisée sous le thème central « relever le défi du financement de la communauté pour accélérer le processus d’intégration de la région Afrique centrale et soutenir la mise en œuvre de sa réforme institutionnelle ». Les participants ont analysé les questions cruciales qui hantent la Communauté et qui nécessitent des décisions efficaces en vue de trouver des solutions idoines aux questions liées à la situation politique et sécuritaire en Afrique Centrale, à la santé, à l’intégration économique, à l’éducation, à la culture, aux infrastructures, au transport, au commerce et au développement durable de la région afin de garantir une  croissance économique soutenue dans la zone et le bien-être de leurs populations, conformément à la vision partagée de la CEEAC et aux prescrits du traité révisé de leur communauté.

 

Le Ministre Albert SHINGIRO a montré que la Communauté traverse actuellement dans des difficultés endogènes suite à l’insuffisance budgétaire pouvant permettre la Commission de la CEEAC d’atteindre ses objectifs fixés et cela due au non versement régulier des contributions statutaires par les Etats membres, ce qui constitue un obstacle majeur pour son fonctionnement. Des efforts supplémentaires doivent être consentis pour combler ce déficit budgétaire qui mine la mise en œuvre de leurs propres décisions et le degré de sa crédibilité par rapport aux autres organisations sous régionales. Selon aussi le Ministre Albert SHINGIRO, l’autre grand défi du moment dans la région est le défi d’ordre sécuritaire.

Le Ministre Albert SHINGIRO a montré que la situation sécuritaire qui prévaut dans la communauté est relativement calme bien que fragile par moment et volatile par endroit.  La bonne nouvelle est que cette 23^ème session ordinaire se tient dans un contexte régional marqué par de nombreuses initiatives de paix en vue de trouver une solution durable aux menaces à la paix, à la sécurité et à la stabilité notamment à l’Est de la RDC suite à la résurgence du groupe armé M23 et autres groupes armés locaux et étrangers qui pullulent dans cette région, la sécurité maritime en Afrique Centrale, la sécurité aux côtes maritimes des pays du Golfe de Guinée membres de la CEEAC ainsi qu’aux côtes Gabonaises, des cycles de menace asymétrique que sont la piraterie maritime, vols à mains armées, la prise d’otage, l’immigration irrégulière, la pêche et l’exploitation illicite des ressources naturelles, les trafics de tous genre, la persistance de la crise politique et sécuritaire au Soudan et ses nombreuses conséquences humanitaires dans les pays voisins dont deux pays la RCA et le Tchad face au flux des réfugiés soudanais dans ces pays. Le Chef de la diplomatie du Burundi a lancé un appel à communauté internationale pour soutenir les efforts nationaux en faveur de ces réfugiés et les communautés d’accueil.

Face à ces menaces dont certaines sont inhabituelles, Albert SHINGIRO a demandé à la CEEAC de mutualiser ses efforts pour contrer leurs progressions avant qu’il ne soit trop tard en actionnant la coopération entre les Etats concernés et au-delà et en mettant en œuvre des politiques et stratégies d’appropriation de ses ressources, de gouvernance de l’espace maritime et de prévention des risques et menaces.

Le Ministre Albert SHINGIRO a fait savoir que malgré ces défit, la Communauté peut se féliciter du bon déroulement du processus politique engagé au Tchad par les autorités de transition à travers le Dialogue inclusif dans le but de trouver des solutions durables à la situation politique dans ce pays, en  RCA, compte des progrès déjà accomplis sur plan politico-sécuritaire et la volonté manifeste des autorités centrafricaines de promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et la réconciliation, le Burundi se joint aux autres voies pour réitérer son soutien ferme à la levée de l’embargo sur les armes contre la RCA avec ses conséquences néfastes sur les reformes encours dans le secteur de la sécurité.